Soit une salle d’exposition
Un microphone central capte en permanence l’activité acoustique de la pièce
Un ordinateur traduit en temps-réel cette activité sous forme d’un spectrogramme
Une imprimante inscrit le spectrogramme au fur et à mesure sur des feuilles A4
Les opérateurs de l’exposition reconstituent l’image spectrographique en assemblant les feuilles imprimées aux murs de la salle, dans un déroulement
linéaire du temps, de gauche à droite
Le processus dure jusqu’à la fn de l’exposition ou lorsque les murs ont été entièrement recouverts selon une période prédéterminée.

HYPERSPECTRAL est un dispositif qui tente de faire apparaître la trace de l’âme sonore de La Gâterie, comme un miroir de l’activité acoustique, des vibrations émises dans l’espace.
Ce dispositif est une version du spectrographe, appareil d’analyse issus des sciences physiques qui transforme un enregistrement sonore en une image «spectrographique» ou spectrogramme.
Dans spectrogramme, il y a «spectre», qui désigne certes un faisceau, une certaine largeur de palette, mais aussi cet écho paranormal qui vient hanter quelque lieu. L’histoire de l’invention des outils de mesure recèle souvent de cette paradoxale proximité entre la science positiviste qui voudrait épuiser la vérité du monde, et le retour angoissant d’une trace mystérieuse, d’un au-delà dont les apparitions physiques s’enregistrent dans l’appareil technique...
À l’heure où les machines surveillent et acquièrent constamment notre réel sous la forme de data, HYPERSPECTRAL veut nous confronter à l’appareil au travail et mettre le spectateur face à l’interprétation d’un bruit tenu dans une image, à l’affût des spectres de l’exposition.